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On peut observer des isards en tout lieu et en toute saison sauf aux deux extrémités de la chaîne des Pyrénées.

Ses noms pyrénéens sont multiples et variés : izard, isard, sario, rebeco, gamuza, basahuntz…Un abondant vocabulaire distingue le mâle (marou) de la femelle (crabo), du petit (pitou) et de l’ado (segailh ansouilh ercat, éterlou).

La confusion entre isard et chamois ne doit plus être faite, les scientifiques ont tranché

Il y a 700 000 ans est apparu dans l’Himalaya, l’ancêtre commun des isards, des chamois et autres chèvres sauvages. On sait depuis 1985 que l’isard et le chamois sont deux espèces différentes. L’isard appelé scientifiquement Rupicapra pyrenaica, comprend deux autres sous-espèces : le rebeco des monts Cantabriques (Espagne) et le camoscio des Abruzzes.

Dans les autres massifs ce sont des chamois. On peut en voir dans les Alpes, les Tatras, les Balkans, le Caucase, le Taurus. Ils ont été réintroduits (ou introduits) dans les Vosges, le Massif central, dans le Jura suisse, en Forêt Noire en Saxe et même la Nouvelle-Zélande...

L’aire pyrénéenne de l’isard va de Larrau (Pays basque) à la vallée du Tech (pyrénées orientales)

On le trouve aussi en Andorre, Navarre, Aragon et Catalogne.

© David Marret

Reconnaître un isard

Divers critères assez subtils permettent de distinguer les mâles des femelles. En hiver, le détail le plus incontestable est le pinceau pelvien, fourreau de longs poils noirs, protégeant les attributs virils de monsieur des morsures du froid.

Les cornes croissant avec l’âge, celles des éterlous ne dépassent pas la hauteur des oreilles. C’est à cela qu’on les reconnaît mais aussi à leur comportement « tout fou ».

La bête pèse une trentaine de kilos pour une hauteur au garrot de 70 cm. Il est d’un quart plus petit que le chamois des Alpes. Sa couleur noisette est rehaussée en hiver par une « écharpe » noire qui part de la base de l’oreille au sabot antérieur.

L’isard est un ruminant. On le voit souvent aux heures chaudes, couché dans l’herbe, occupé à re -digérer son repas du matin.

Au repos, ses pattes postérieures forment un Z fermé à l’image d’un ressort toujours prêt à la détente. Il peut arriver qu’un isard empaillé par un taxidermiste, peu au fait de ce détail, soit naturalisé les pattes arrières trop tendues. Un caillou est alors nécessaire pour poser les membres antérieurs devenus trop courts. On pourrait y voir la légende du dahu.

Le spectacle d’un isard prenant la poudre d’escampette est toujours captivant

Il commence en général par manifester son inquiétude en émettant un discret sifflement. S’il se considère en danger, il bondit dans la pente, saute les rochers à une vitesse défiant toutes les lois de la pesanteur. Son adaptation à la course et à l’altitude est phénoménale.

Un cœur d’isard est proportionnellement 3 fois plus gros que celui d'un humain.

Ses sabots pourraient faire la une des magazines de montagne. Les bords tranchants sont parfaits pour accrocher la neige dure. Les soles caoutchouteuses offrent un pouvoir d’adhésion à faire pâlir d’envie les meilleurs chaussons d’escalade du marché.

Sa vue est excellente et son odorat subtil. On lui prête la capacité à trouver son chemin en se repérant sur les cols et les sommets.

L’isard est relativement facilement observable en journée.

Mise à part l’odeur de la poudre, il n’a aucune raison de se méfier de l’homme.

Les groupes appelés « chevrées », sont composés de femelles, de chevreaux et parfois de jeunes de l’année précédente. Une « senior » d’expérience préside aux destinées de la harde. Hors de la période du rut, les mâles sont solitaires.

La nourriture disponible en hiver détermine le nombre d’isards capables de se maintenir sur un territoire. Ses sabots et son poids sont un obstacle à ses déplacements en neige profonde. Ils se regroupent alors sur des aires refuges, généralement boisées, déneigées par le vent. Ils se nourrissent chichement sur place dans l’attente de jours meilleurs. Quand la neige durcit, ils partent pâturer les plaques d’herbes dégagées par les avalanches auxquelles ils payent un lourd tribut.

© GUIX Olivier

Le rut de l'isard bat son plein en novembre

Les dominants rassemblent alors leur harde et occupent leur temps à ne pas se le faire piquer. En limite de territoire, de jeunes dragueurs tentent de séduire quelques femelles volages. Ils sont repoussés sans ménagement, donnant à voir le spectacle de courses effrénées.

Les poils de l’échine hérissés sont leur façon à eux de rouler des mécaniques. Quelques cris rauques poussés par les mâles tiennent lieu de romance.

La mise bas a lieu au printemps. La portée est d’un seul chevreau. Les femelles chassent alors les jeunes de l’année précédente qui se regroupent en petites hardes de célibataires à l’image des loubards de banlieue. Peu méfiants, ils errent à la recherche de territoires libres où s’installer. Ce comportement contribue à la dissémination de l’espèce.

Des épidémies éclaircissent régulièrement les populations d'isards

Les scientifiques y voient là une forme de régulation naturelle. Partie des Posets, la kératoconjonctivite a sévi en 1981 / 1984. Elle rendait les isards aveugles. Une vague de broncho-pneumonie provoquée par un parasite bronchique a également touché les Pyrénées. Une autre maladie préoccupante fut la pestivirose. Peu spectaculaire, elle ne laisse aucun cadavre sur le terrain mais provoque des pertes de mémoire précoces.

Rare au début du XX° siècle, l’isard a fait l’objet d’importantes mesures de protection, notamment par création du Parc national des Pyrénées et de nombreuses réserves. Le succès des mesures est largement dû à la forte capacité de l’espèce à se reproduire. En l’absence de toute perturbation et épizootie, sa population peut doubler tous les 5 ans.

A l’automne, de nombreux pyrénéens « vont à l’isard ». Entendre par là qu’ils vont chasser. C’est une chasse difficile, pratiquée à l’approche, en terrain dangereux, et dont le succès n’est jamais garanti.

Quand et où observer des isards ?

Les périodes les plus intéressantes sont :

  • l’automne, au moment du rut, où l’on assiste à des comportements de cour et à des poursuites spectaculaires.
  • en juin et juillet, quand les jeunes dévalent les névés entre deux tétées en folles cabrioles.
Un article de Gérard Caubet

Accompagnateur en montagne et écrivain pyrénéiste

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