Mis à jour le 22/10/2025
La vallée du Marcadau, au coeur du Parc National des Pyrénées, est une promenade obligée pour tout randonneur de passage à Cauterets. Elle relie le Pont d’Espagne aux cimes de la Grande Fache.
A la splendeur du paysage, fait écho le miracle de ce lieu sacré dont une commémoration réunit chaque année de nombreux montagnards.
Une succession de plusieurs plateaux avant d'atteindre le refuge Wallon, point de départ pour la Grande Fache
Le plateau du Clot
Depuis le Pont d’Espagne, terminus de la route, le sentier s’étire le long du gave, en paliers successifs.
Le premier d’entre eux, le plateau du Clot, a retrouvé son visage naturel après avoir servi de parking pour la station de ski de fond. Ce secteur, aujourd’hui sanctuarisé par le Parc National, est devenu le théâtre d’un lâcher de bouquetins, spectacle toujours émouvant pour les randonneurs.
Le plateau du Cayan
Vient ensuite le plateau du Cayan, fermé par un verrou glaciaire qu’il convient de gravir à un train de sénateur avant d’atteindre le plateau d’Estalounqué où se terminent les pistes de ski de fond et commencent les choses sérieuses.
Le plateau d'Estalounqué
L’itinéraire se poursuit par un vieux chemin muletier.
Il est bordé de magnifiques pins sylvestres reconnaissables à leur teinte rouge orangé. Si ces arbres vénérables pouvaient parler, ils auraient bien des choses à raconter.
Subitement, la vallée s’élargit et se sépare en deux branches.
Celle de gauche mène aux lacs d’Aratille et au col du même nom d’où il est possible de rejoindre Torla et le parc national d’Ordesa.
Celle de droite conduit au refuge du Marcadau, encore invisible de cet endroit. Quelques minutes suffisent à l’atteindre.
Le refuge Wallon, cœur du Marcadau
Le nom de refuge Wallon, ou de refuge Marcadau est parfois cité. Pour faire simple, Wallon est le nom du refuge et Marcadau celui du lieu. L’un et l’autre sont indifféremment utilisés. Tout le monde se comprend.
Le refuge du Marcadau alias Wallon est une solide bâtisse d’aspect un peu décati.
A la belle époque, il avait rang d’hôtellerie de montagne et était géré par le défunt Touring club de France, toute une époque où les marcheurs venaient « prendre l’air » des montagnes.
Des générations de la famille Pantet se sont succédées aux manettes. Pour les anciens, leur nom et leur caractère rugueux restent indissociablement attachés au lieu.
La présence d’une chapelle à cet endroit peut surprendre le randonneur non averti. Elle a été bâtie en 1958 pour honorer le souvenir des disparus en montagne – et perpétuer le pèlerinage du miracle de la Grande Fache qui a lieu chaque année au mois d'août. Ce rassemblement est toujours très suivi par les montagnards.
Le miracle de la Grande Fache
L’histoire se déroule en octobre 1941. Maïté Chevalier, originaire de Tarbes, entreprend l’ascension du sommet de la Grande Fache avec son mari et quelques amis.
Une glissade, un piolet brisé... c'est l'accident
Fort de ses 3005 m, la Grande Fache est le plus haut sommet du massif du Marcadau.
Son ascension quoique facile réclame un pied sûr et une grande vigilance eu égard le caractère vraiment pourri du rocher.
Maïté Chevalier fait un faux pas et dévisse dans la pente enneigée. Son piolet se brise en biseau.
Alors que son sort semble scellé, le morceau de piolet retenu à son poignet par une dragonne, se fiche dans la neige entre deux rochers enrayant sa chute. La cordée cri au miracle !
Un miracle attribué à la Vierge Marie
En remerciement, il est décidé qu’une statue de Notre Dame de Lourdes serait érigée au sommet. Chose faite l’année suivante !
Un pèlerinage annuel au sommet avec messe à l’appui vient renforcer l’action de grâce. Les premiers sont conduits par le célèbre Abbé Pragnères, curé, montagnard et braconnier.
Le danger de monter en procession à la Grande Fache se faisant de plus en plus criant, les organisateurs descendent d’un étage et construisent la chapelle dont il est question. Elle est bénie en 1958 et est dédiée à la mémoire de tous les disparus en montagne.
Avis aux amateurs !
Le Balaïtous, le géant voisin
À l’ouest de la Grande Fache se dresse un autre colosse : le Balaïtous. Premier « trois mille » depuis l’Atlantique, il marque la frontière entre France et Espagne.
Visible dès les hauteurs du Pont d’Espagne, il attire les randonneurs expérimentés en quête d’un sommet mythique, accessible par le refuge de Larribet.
Les jours de grande clarté, depuis la Fache, on aperçoit sa pyramide minérale à l’ouest et le Pic du Midi de Bigorre à l’est – tableau grandiose où se reflète toute la splendeur des Pyrénées centrales.
La vallée du Marcadau, emblématique dans les Pyrénées
De la douceur des plateaux du Clot au sommet aérien de la Fache, la vallée du Marcadau raconte tout ce que les Pyrénées ont de plus grand : la nature à l’état pur, les traditions partagées et l’appel des hauteurs. Une expérience à vivre depuis le Pont d’Espagne, les yeux levés vers le Pic du Midi et le Balaïtous, gardiens immuables des vallées du Sud.
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Notre circuit avec accompagnateur : Rando Balnéo Marca-Gavarnie avec une journée dédiée à la découverte de la Vallée du Marcadau et du Pont d'Espagne
Accompagnateur en montagne et écrivain pyrénéiste