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Sans en avoir l’air, la marmotte et l’écureuil sont cousins. Les scientifiques les classent dans la famille des sciuridés, littéralement ceux qui se font de l’ombre avec la queue.

Encore un qui n’a pas vu beaucoup de marmottes. Tout le monde sait que quand il fait chaud, la marmotte reste à l’ombre sous un caillou.


Mon grand oncle berger ne m’avait jamais parlé de marmottes. Off course ! De son temps il n’y en avait pas. Les marmottes ont été introduites dans les Pyrénées en 1948.


L'introduction des marmottes dans les Pyrénées


Antoine Knobel de Sassis et Jean-Marie Sabatut de Saligos sont deux « Toys » à l’origine du projet. Ils se font aider dans leur entreprise par Marcel Couturier, grand chasseur devant l’éternel et accessoirement docteur en médecine.


En novembre 1947, nos deux comparses se rendent dans les alpes du sud, précisément dans le Queyras. Armés de pioche de pelles et de patience ils déterrent 6 marmottons plongés dans un profond sommeil hivernal. Ils chargent les bébêtes dans la voiture, et rejoignent dare-dare les Pyrénées. Les marmottes finissent leur nuit à Luz-Saint-Sauveur, dans une cave, entourées de toutes les attentions. Cinq mois passent.


Le 15 mai 1948, tout le monde debout et direction la vallée du Barada au dessus de la centrale hydroélectrique de Pragnères. L’endroit retenu pour le lâcher est le Cirque de Lis ou Erès Lits.

Toutes les conditions sont réunies : plein d’herbe à manger, des cailloux pour se cacher et de la bonne terre à creuser pour les terriers. Et surtout du calme ! L’endroit est peu connu des randonneurs. On est en bordure du massif du Néouvielle sous le refuge Packe mais personne ne passe par là.


Le lâcher des marmottes est un succès !


Nos deux compères ne sont pas les seuls à avoir eu la même bonne idée. La même année, François Boyrie de Cauterets lâche quatre ou cinq individus dans sa vallée, près du Pont d’Espagne.


Le Parc national des Pyrénées reprend l’idée à son compte. Son souci de l’époque était de donner à manger à l’aigle royal dont les populations battaient de l’aile. L’aigle royal adore les marmottes bien dodues dans lesquelles il peut planter aisément ses serres. Une proie facile car bien que prudente, la marmotte se méfie de ce qui marche mais oublie souvent de regarder en l’air.


Maintenant la marmotte est bien implantée dans toutes les Pyrénées.


Les randonneurs le savent bien. Il est rare de faire une randonnée sans entendre leur sifflement strident déchirer le calme de la montagne. Les voir est une autre affaire ! Au premier signe de présence suspecte la marmotte file se cacher dans son terrier avec toute la vitesse permise par ses petites jambes.

Un article de Gérard Caubet

Accompagnateur en montagne et écrivain pyrénéiste

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